Pourquoi est-ce que tes photos
sont souvent monochromes
Daigneault ?
C’est une histoire d’amour, une longue et belle histoire d’amour.
Enfant, j’ai eu la chance de visiter le studio de photographie de mon grand-oncle, Marcel Daigneault, sur la rue Principale à Granby et j’ai pu le voir retoucher une photo avec des pinceaux et des crayons de plomb. Ça m’a marqué et inspiré.
Quand j’ai commencé à m’intéresser plus sérieusement à la photo, j’ai croisé une personne qui allait devenir quelqu’un d’important dans ma vie. Quelqu’un d’important pour plusieurs raisons mais ça, c’est une autre histoire. Jocelyn Marcoux m’a vendu une caméra réflex 35 mm et m’a appris à développer moi-même mes films et à imprimer mes photos. Il ne le savait pas, il venait de créer un monstre. Il venait de créer un passionné de la photographie et de la chambre noire.
À cette époque, faire de la couleur en chambre noire n’était pas à la portée de tout l’monde. J’ai donc eu, dans quelques-uns de mes logements, une remise transformée en chambre noire, j’ai aussi utilisé la chambre noire de Claude Daigneault et ensuite le laboratoire du Club de photo de Granby au 3e Impérial.
Chez mon oncle Claude, j’arrivais avec mes gallons d’acide vers 19h et lorsque je partais à la fin de la soirée, ma tante et mon oncle étaient couchés. Au local du Club de photo de Granby au 3e Impérial, il m’est déjà arrivé d’y entrer en début de soirée avec UN négatif et de sortir de là au p’tit matin avec UNE impression 8"x10" de ce négatif. J’étais épuisé, blanc comme un drap, j’avais l’odeur d’un mélange de tabac, de café et d’acides photographiques mais, j’avais un 8"x10" pas mal à mon goût et j’étais heureux.
J’ai adoré faire ça parce que je maîtrisais à peu près tout, de la prise de vue jusqu’à l’impression de l’image.
J’ai surtout découvert la subtilité du noir et blanc, comme on disait dans l’temps. Le monochrome, ce n’est pas la réalité. La majorité des gens voit tout en plusieurs couleurs. Les photographies monochromes, c’est une autre dimension, ce sont des instants figés dans une autre réalité. C’est différent et nuancé. La réalité est parfois belle en couleur mais elle ne l’est malheureusement pas toujours. Ma réalité est toujours très belle en monochrome. Aussi, je suis différent.
Aujourd’hui, je traite mes photos avec un ordi et un logiciel de manipulation d’images. L’odeur du film Kodak, des acides et la texture du papier Ilford me manquent. Je peux quand même modifier la réalité de mes photos et c’est tant mieux. Faire des photos sans les manipuler, c’est comme faire l’amour sans orgasmes : c’est pas mal moins l’fun !
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© Gilles Daigneault
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